Etre (juste) une femme

Publié le par Journal d'une maman

Ou la difficulté de faire comprendre à son supérieur hiérarchique qu'être enceinte,
ce n'est pas une grave maladie




Après avoir passé presque plus de temps dans les toilettes à prier pour que personne ne se rende compte que je me droguais au spasfon et au doliprane qu'en salle de réunion, je crois que mes collègues ont su avant moi que j'étais enceinte. Jamais je n'aurais cru être enceinte aussi tôt, ce n'était pas calculé. Du jour où nous avons laissé Dame Nature s'occuper de moi, j'avoue que nous savions qu'une petite pousse pouvait prendre 1 an avant de germer. 3 mois, c'était juste impensable.

Quand je l'ai su, j'en ai parlé à 2 collègues-amies afin d'avoir des alliées à qui parler et avec qui partager ces premiers moments d'un bonheur délicieux.
En petit soldat que je suis, j'ai attendu la première échographie avant de l'annoncer à ma supérieure hiérarchique. Rien ne m'obligeait à lui annoncer si tôt mais j'imaginais que la situation serait plus claire pour tous. Mon poste nécessite le recours à un CDD et une formation adaptée afin que je puisse céder mes dossiers pendant mon absence. Prévenir dans un délais largement raisonnable permet donc d'appréhender une nouvelle organisation dus à des perturbations.
Nul n'est irremplaçable.... quoique....

Je ne me souviens pas que ma supérieure ait été heureuse pour moi un seul instant. Ses premières réflexions furent de me dire que je l'avais trahi en ne lui annonçant pas quand j'arrêterai mon mode de contraception. Et que, ô comble de la trahision, j'avais comploté dans son dos pour lui faire une "infidélité". J'avais prémédité cet ignoble crime.
La rupture était annoncée, j'allais quitter mon entreprise, la délaisser, l'abandonner... pour une raison totalement inapropriée : la venue d'un bébé.
Le gros mot était lancé

Après 1 mois de silence sur le sujet, le bébé (ou celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom) n'a plus été évoqué jusqu'à ce que j'annonce que je n'avais pas l'intention d'accoucher sur ma table de bureau et que j'allais prendre un congé maternité.
Blasphème!
Encore une fois, j'ai senti que j'aurais du prévenir 1 an avant la conception que je prendrai un congé maternité. A croire que 6 mois n'étaient pas suffisants pour prévoir un remplaçant.
Les dossiers me sont peu à peu retirés, je suis mise de côté, soumise au rang de seconde zone. Me voici vêtue d'un joli surnom : "la lacheuse"
Tout était dit

Publié dans Le boulot

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A
Ben dis donc ...<br /> Le principal c'est d'avoir des collègues sur qui tu peux compter, et c'est le cas ....
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